Introduction
Cette section est une description de mon matériel et de la manière dont je l'utilise pour réaliser mes photographies du ciel profond.
Le principe est de capturer un maximum de lumière des objets photographiés. Comme elle est relativement faible, il faut réaliser des poses d'une durée de plusieurs secondes, voire plusieurs minutes. Le cliché obtenu, réalisé un nombre suffisant de fois pour augmenter le rapport signal sur bruit, subit ensuite une série de traitements pour aboutir à l'image finale.
Le Ciel
En Astrophotographie, la qualité du ciel est l'élément le plus important. Pour choisir un site d'observation, les principaux critères sont :
- La pollution lumineuse. Nous devons nous éloigner le plus possible des zones urbaines et imager uniquement en l'absence de la Lune (en ce qui concerne le ciel profond).
- La turbulence atmosphérique. Le relief et l'altitude sont déterminants ici. Il ne faudra pas de vent et un "jet stream" (courant d'air d'altitude) ni trop fort, ni trop faible.
Aussi, j'effectue mes photographies en mode "Nomade", le plus souvent sur le plateau de Calern, à Caussols (Alpes Maritimes). Le transport et l'installation du matériel pour chaque nuit est une contrainte forte. Mais c'est un moyen efficace pour profiter d'un bon ciel.
Monture Celestron CGEM
La CGEM est une monture "équatoriale allemande" : elle possède deux axes :
- L'axe principal, appelé axe polaire (ou axe d'ascension droite). Aligné avec l'axe de rotation de la Terre (au cours d'une opération appelée "Mise en station"), il permet de compenser le mouvement apparent des étoiles.
- L'autre axe, perpendiculaire au premier, appelé axe des déclinaisons, permet d'atteindre des objets plus ou moins éloignés du pôle céleste.
La CGEM est une monture motorisée qui possède les fonctionnalités suivantes :
- Système GOTO : il permet de pointer automatiquement un objet ou une étoile dans le ciel, à partir de son nom ou de son code.
- Suivi sidéral : la réalisation de poses longues nécessite de suivre le mouvement apparent des étoiles et des objets dans le ciel. Si ce suivi n'est pas assez précis, les étoiles ne seront pas ponctuelles (filés d'étoiles) et la prise de vue sera inexploitable.
- Assistance à la mise à station : après avoir effectué le pointage de quelques étoiles, la monture modélise les défauts de la monture puis calcule l'erreur de mise en station sur les deux axes. Elle indique ensuite les corrections à réaliser pour orienter correctement l'axe polaire, à l'aide des vis de réglages.
La mise en station est une étape importante, à réaliser avec soin. En effet, une mauvaise mise en station a les effets suivants :
- Dérive en déclinaison : en temps normal, le suivi ne sollicite que l'axe polaire. En cas de mauvaise mise en station, les deux axes devront êtres utilisés par la monture, ce qui nuit à la précision.
- Rotation de champ : pendant la durée d'une pose unitaire, une mauvaise mise en station peut provoquer des filés d'étoiles sur les bords du champ, du fait d'une rotation.
Télescope Newton 200/1000 en carbone
Le Newton est une formule optique composée de deux miroirs :
- Le miroir primaire, de taille 200mm, se trouve au fond du tube.
- Le miroir secondaire, plus petit, est placé à l'entrée du tube avec un angle de 45° et réfléchit les rayons lumineux latéralement.
Avantages :
- A diamètre équivalent, un Newton est beaucoup moins cher qu'une Lunette (utilisant des lentilles coûteuses).
- Le tube en carbone est léger : 7 kg (au lieu d'environ 9 kg sur un Newton classique).
- Un porte-oculaire "low-profile" optimisé pour l'imagerie (mise au point possible même avec plusieurs accessoires dans le chemin optique).
Inconvénients :
- Une obstruction centrale : le miroir secondaire empêche une partie de la lumière de rentrer dans le tube.
- La nécessité d'effectuer une collimation chaque soirée : cette opération consiste à ajuster l'alignement des miroirs dans l'axe optique.
- Une prise au vent, due à la longueur du tube.
- Un espace restreint pour faire la mise au point (backfocus) et utiliser des accessoires.
Caméra CCD ATIK 314L+
Cette caméra est équipée d'un petit capteur, mais il est très sensible.
Elle peut être refroidie jusqu'à 25°C en dessous de la température ambiante afin de limiter le bruit thermique.
Le correcteur de champ Baader MPCC permet de corriger le défaut de coma : étoiles allongées en bordure de champ. Le montage doit assurer une distance de 55mm entre le capteur et le correcteur. Le porte-oculaire low-profile permet d'assurer un maximum de backfocus pour pouvoir atteindre la mise au point au delà de ces 55mm.
Suivi au diviseur optique
Le suivi consiste à surveiller régulièrement la position d'une étoile guide et à en déduire des corrections à effectuer par la monture.
Cela permet de contrer les effets suivants :
- Erreur périodique de la monture, due aux défauts mécaniques.
- Dérive, due à l'imprécision de la mise en station.
Le diviseur optique TS 9mm est équipé d'un prisme qui prélève une partie de la lumière en bord de champ (situé en dessous du capteur sur l'image ci-contre).
L'avantage du diviseur optique (comparé à un montage en parallèle) est de présenter un minimum de flexions entre l'instrument imageur et l'instrument guideur.
Cependant, le diviseur optique restreint le choix de l'étoile guide. Dans les régions du ciel pauvres en étoiles brillantes, on peut être dans l'impossibilité d'en trouver une. Pour éviter ces désagréments, il faut se munir d'une caméra de guidage très sensible, par exemple la Starlight Express Lodestar.
Filtres Couleur
La version monochrome de la caméra permet de collecter plus de lumière qu'une version couleur (dont les photosites possèdent des filtres).
Pour donner de la couleur aux photos, j'utilise la technique LRGB : il suffit de faire des poses supplémentaires en utilisant des filtres Rouge, Vert et Bleu.